Chapelle de Couvet, dimanche 18 janvier à 17h

Lyceum de Neuchâtel, jeudi 29 janvier à 20h

Institut De Ribaupierre, Lausanne, vendredi 13 février à 20h15

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Salle du Faubourg 24, Neuchâtel, samedi 14 février à 17h

Salle Faller, La Chaux-de-Fonds,dimanche 15 février à 11h

 

Récitals de piano, programme:


Wolfgang Amadeus MOZART: Fantaisie en ré mineur KV 397


Ludwig van BEETHOVEN: Sonate en ré mineur op. 31/2, dite "La Tempête"

- Largo ; Allegro
- Adagio
- Allegretto


Jean BALISSAT (1936-2007): "Statterostrob" (1983)


Peter WETTSTEIN (*1939): "Quatre Moments Musicaux" (1971)


Julien-François ZBINDEN (*1917): "Itinéraire avec M.A.R.C." op. 94 (2000)


Robert SCHUMANN: 2e Sonate, en sol mineur, op. 22

- So rasch wie möglich
- Andantino
- Scherzo: Sehr Rasch und markiert
- Rondo: Presto

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Mon idée en combinant ce programme était de mettre en rapport des pièces contemporaines d'auteurs suisses qu'on entend trop peu et des "standards" du répertoire que j'affectionne particulièrement, et de montrer qu'à travers ces paysages musicaux de style et d'époque si divers et même contrastés on peut se balader fort agréablement...

La Fantaisie en ré mineur de Mozart, toute simple mais si inspirée, ouvre le chemin à la "La Tempête", une de mes sonates de Beethoven préférées, véritable monument dont un des aspects les plus originaux est un récitatif lointain et mystérieux qui par deux fois fois vient interrompre le cours du premier mouvement.

C'est justement dans une atmosphère très proche de ce récitatif, dans une sonorité baignée de pédale, plaintive et hésitante, qu'enchaîne très naturellement le "Statterostrob" de Jean Balissat, ce qui n'empêche pas quelques accès d'impatience voire de violence de se manifester par la suite. On se rappellera que ce musicien, récemment disparu, avait composé en 1977 la musique de la "Fête des Vignerons". Je tenais à lui rendre hommage par cette pièce très poétique que j'avais eu l'occasion il y bien des années de travailler avec lui.

Une écriture encore plus typiquement contemporaine caractérise les "Quatre Moments Musicaux" de Peter Wettstein, compositeur zurichois né en 1939, très estimé en Suisse Allemande où j'ai le plaisir de le côtoyer régulièrement dans des jurys d'examens. Les nombreux effets de pédale brouillée, de résonance par sympathie, les multiples oppositions de toucher et de nuances, tout contribue à créer un climat et une couleur pianistique assez fascinants.

Plus classique, dans la lignée de Honegger et de Frank Martin, le langage musical de Julien-François Zbinden n'en est pas moins pimenté de trouvailles harmoniques et pianistiques souvent inspirées du jazz, que ce grand monsieur de la vie musicale romande pratique encore quotidiennement malgré ses 91 ans. "Itinéraire avec M.A.R.C.", composé en 2000 vient d'être publié, ce qui m'a incité à rejouer cette pièce qui m'est dédiée et que j'ai créée puis enregistrée, mais surtout dont j'ai pu suivre la gestation, puisque je recevais au fur et à mesure de la composition la photocopie des esquisses du travail en cours. L'oeuvre se présente comme une suite d'épisodes librement enchaînés par quelques récitatifs (on y revient...) et culminant, à ma suggestion, par un choral et une fugue. C'est ainsi que j'ai l'honneur de jouer une fugue sur les lettres de mon prénom, motif (mi-la-ré-do) qui sert d'ailleurs de cellule de base à toute la pièce, d'où son titre.

La Sonate en sol mineur est fameuse chez les pianistes pour son indication de tempo initiale "So rasch wie möglich" , suivie de "Schneller" puis de "Noch schneller". Cette surenchère paraît illogique mais indique bien le caractère exalté de Schumann ainsi que la fébrilité et l'emportement de cette sonate, dont l'andantino paisible et poétique constitue la seule oasis de calme.